samedi 10 février 2007

Compte rendu de la conférence de presse sur le piratage


La conférence de presse de vendredi s'est très bien passé. Du côté des intervenants, il y a eu le doyen des producteurs tunisiens Ahmed Bahaeddine Attia, Le producteur Nejib Ayed, Le réalisateur Jilani Saadi (dont le film sort prochainement sur les écrans), Maître Riadh Touiti, moi même, Imed Marzouk, Moncef Dhouib...
Les journalistes ont aussi été là en masse, 35 journalistes tous quotidiens confondus ont entendu les propos du métier face au fléau du piratage, en particulier celui des films tunisiens.
Le débat avait commencé par une intervention de Mr. Attia qui a attiré l'attention des présents sur la gravité de la situation pour un cinéma qui n'en est plus un et les chiffres sont édifiants : 150 salles de cinéma en 1955 pour 3 millions d'habitants, 15 en 2007 pour 10 millions d'habitants.
Historiquement, l'émergence des clubs vidéo dans les années 80, qui ont été créés comme un projet social, a fait que tout un nouveau secteur anarchique et incontrôlé ait vu le jour. Les lois qui ont été votées en 1984 et 1994 (concernant entre autres les droits d'auteur) sont restées inappliquées.
On dénombre aujourd'hui 70.000 commerces de DVD pirates sur le territoire tunisien dont la moitié se trouveraient sur le grand Tunis. Un chiffre effrayant si l'on compte le nombre de copies de films qui pourraient y circuler.
A titre d'exemple : si le film X est vendu à hauteur de 2 copies par boutique, alors on se retrouve avec 140.000 films vendus et 280.000 dinars de manque à gagner en quelques jours.
Le problème est que l'incidence du piratage sur l'exploitation des films est un fait pas une supposition, au Maroc l'exploitation cinématographique a connu un essor remarquable depuis que l'état a organisé des opérations musclées pour combattre le phénomène du piratage, avec diffusion d'images spectaculaires de montagnes de CD pirates brûlés à la télé.
En sachant que la chronologie des sorties n'est pas à l'ordre du jour en Tunisie, la sortie en salles peut être compromise par la diffusion du film sur n'importe quel support, y compris la télévision.
Maître Riadh Touiti a quant à lui évoqué le côté juridique et a attiré l'attention sur le laxisme ambiant quant à l'applicabilité des lois concernant le piratage et la prédominance du statu quo actuel sur un marché vidéo totalement anarchique et incontrôlable. Il a aussi parlé des sanctions qui selon lui ne sont pas répressives à l'encontre des pirates, en mettant la lumière sur le texte de loi lui-même qui prévoit une amende allant de 500dt à 5000dt et qui est toujours appliqué au minimum syndical à l'encontre des pirates. Il a aussi souligné un point très important, qui est celui de la « conception par le législateur du produit culturel et de la propriété intellectuelle », la valorisation de l'idée et du travail intellectuel étant le gage d'un reconsidération du secteur et d'une réflexion nouvelle sur un cinéma qui se meurt à petit feu.
La mise en lumière du cas de « VHS-Kahloucha » et de « la télé arrive » de Moncef Dhouib ont éclairé l'assistance sur la gravité de la situation. Jilani Saadi, a quant à lui été contraint de retarder sa sortie de peur de voir son film pris dans la tourmente de la situation actuelle, c'est dire le désarroi de la profession et le risque de ne plus avoir aucune salle de cinéma dans le pays.
Les comparaisons avec des économies structurées des pays développés (où le nombre de salles de cinéma ne cesse de s'accroître) est totalement déplacée, le seuil de piratage dans des pays pareils étant assez tolérable (10% au pire des cas du volume commercial de l'exploitation), il ne menace pas directement le secteur. En Tunisie, le piratage avec son réseau labyrinthique représente la quasi-totalité du chiffre de vente de films et logiciels divers.
Le débat s'est surtout focalisé sur les solutions à proposer, tout en sachant qu'une action effective des pouvoirs publics et une sensibilisation de l'opinion publique sont les seuls garants d'une applicabilité des lois et prérogatives inhérentes au problème du piratage.
Mr. Dhaoui, producteur a proposé de :

1 – structurer le secteur de la vidéo en créant un organe de tutelle (un syndicat par exemple) qui puisse organiser le secteur et lui donner une légitimité allant de paire avec les nouvelles dispositions concernant le piratage et qui vont entrer en vigueur dès 2008.

2 – Respecter la chronologie des sorties des films dans les salles.

3 – La création d'un organisme indépendant qui gère le secteur cinématographique en Tunisie à l'instar du C.N.C. En France (Centre National de la Cinématographie).

4 – Différencier l'éditeur du diffuseur au niveau de la production de supports numériques (DVD, CD) et ce afin de garantir la visibilité des chiffres par les ayant droit, y compris l'application du système du timbre fiscal apposé sur la pochette du produit en question.

Ces conclusions ne peuvent être prises pour applicables dans l'état actuel des choses car, comme je l'ai dit plus haut, l'intervention des pouvoirs publics est essentielle à l'élaboration d'une vraie stratégie pour protéger « ce qui reste » du cinéma tunisien.
Espérons avoir bonne presse...
A +

P.S. Un grand salut à nos deux blogueurs Skywalker et desperate girls pour leur présence. très charmants, by the way.

30 Comments:

Desperate Girls said...

Hi Nejib!

C'etait un grand plaisir d'assister à la conférnce de presse!
Toi ,Imed et Badi vous formez une equipe exceptionnel!
A+

Zizou From Djerba said...

bravo nejib !!

mahmoud said...

dsl moi je me sw reveillé un peu tard donc j'ai pa pu vnir mé je sw allé l'aprem au film de nouri bouzid c'est vraiment un vrai film je lui di chapo, ne te fache pa nejib ton film est bien osi lol

Anonyme said...

najib sawed wejhou walla kahloucha!!!!!!


je viens de finir de télécharger ton film kahloucha, tout simplement par ce que je suis a l'étranger, et j'ai bien vue le film, franchement 3ita wech houd 3ala thbihet kanfoud, c koi ça ? je suis vraiment déçu, la premiére chose je te conseil bech takra w tet3alem ousos el ekhraj 3ala ka3da mouch sawed wejhek wali faham, tawa hétha film w errahinah walla malleki eskenderia film ????? sa c un petit exemple, walla ekhraj notre céLélbre CHAWKI ELMEJRI, wel ekhraj emta3k etsammih ekhraj ???? Wallahi ghriba EL HASILOU BARRA ET3ALEM EL EKHRAJ YA NEJIB bech tawalli pour de vrai un réalisateur ta mm pas términer tes études au HEC et tu dis je suis un réalisateur c koi ton cariére ??? devant weld eljméjri w ghirou j'ai pas citer d'autre noms par ce elmajri c presque ta génération, alors regarde son cariére et regarde se que tu est entrain de nous faire et sur tout s'il te palit arrete, et NOUS FAIT PLUS DES FILMS DE MERDE W TETEHSEB 3ALA TOUNIS

Unknown said...

hi Propaganda Team,

merci pour votre l’accueil chaleureux, a ete un grand plaisir d'assister a la conference .

les photos de la conference sur mon blog !

Unknown said...

j'ai oublié nejib !!! j'attends tes comments a propos mon shortfilm " chair de poule"( a la Kahloucha) lol !!

Anonyme said...

salut néjib, il était important q'un tel débat et lieu! hassilou. à l'anonyme qui parle écrit francais avec son pied: bara n...!

Anonyme said...

J'espere que toutes ces procedures donneront naissance a une reglementation digne de ce nom.
Bravo a toi nejib et a tous ceux qui se battent pour la survie du cinema tunisien.
Moimeme

Anonyme said...

très bien tout ça
grand débat et c'était le moment que ça se déclenche. un autre debat à propos du débile mental qui poste sa petite crotte de message sur tous les posts de ce blog! va étudier la eréalisation toi meme. t'es envoyé par quelqu'un ou bien t'es un jaloux minable? peut etre les 2. arrêtons ces agissements, âge mental : 0!

Anonyme said...

salut néjib! une très bonnes idée cette conférence. cela va t'il provoquer une réaction positive ou faudra t'il réfléchir à d'autres formes et circuits de diffusion comme la VOD ou l'HDTV? SLIMGORE. j'en profite pour signaler la création de mon blog. http://goreparadise.blogspot.com.

anissa said...

Coucou néjib! C'est Anissa.
Bravo à vous tous pour la rapidité et la justesse de votre réaction. j'aurai vraiment aimé être là.
Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'on ne se sortira de cette situation que grâce à une action conjointe: a la fois législative et éducative. Et en ce dernier domaine nos sommes nous professionnels les premier à devoir agir. So au boulot!!
Gros bec et à bintôt

Ps: un petit mot à l'annonime qui outre d'être pueril et de mauvaise fois dans sa manière de parler du film,a le culot de ne pas avoir honte de l'avoir téléchargé. Bara...chbech ikol fommi!

Unknown said...

oui tu as raison ya anissa !
les minables qui parlent sans montrer leur visages ! ils sont jaloux du film et de son succé !! izzza7777 montre toi et dis qui es tu !!!!

bon courage propaganda et j'ai confience en vous pour une nouvelle production et je sais bien que vous pouvez faire une sorte de revolution dans le cinema tunisien !

samsoum said...

Nejib, excuse mon ignorance, mais qu'est ce qui vous empeche de porter plainte. Il y a bien une loi qui protege les droits d'auteur non? et puis la Tunisie est signataire de traite internationaux sur le sujet, alors pourqoui ne pas cibler 2 ou 3 de ces magasins de piratage et laisser la justice dealer avec ce problem. It seems obvious to me.
Good luck

nejib belkadhi said...

@samsoum
Alors comme j'ai dit dans le post, les sanctions à l'encontre des pirates ne dépassent pas le minimum syndical de la peine prévue par la loi, c'est à dire 500 dt d'amende.
On va quand même avoir une action en justice contre les commerces de DVD pirates et espérons que cette action attire l'attention sur ce scteur parasite qui est en train de bouffer le cinéma en Tunisie.

Anonyme said...

yé Néjib, ti brabbi yékhi tu t'es réveillé maintenant wala chnouwa? le piratage fi tounès date de plusieurs décennies, c'est un phénomène social qu'on ne peut éviter... Je suis pour l'encouragement des oeuvres tunisiennes dans tous ses genres mais je suis étonné que tu as commencé ta révolution contre le piratage juste parce qu'il y a ton film en question...! je conclus en te félicitant pour ce chef d'oeuvre, bravo!

samsoum said...

@Nejib. On doit porter plainte meme pour le millime symbolique, pour creer un precedent, une jurisprudence. C'est par principe, tout acte illegal doit etre puni. Et crois moi, tu as parfaitement raison de le faire, je dirais meme plus, tu aurais tort de ne pas le faire. Meme si cela se passe depuis des annees, toute chose a une fin et cela lancera le debat, si les tunisiens pensent que la loi anit-piratage est irrealiste, qu'ils demandent au legislateur de l'abolir. La ils pourront copier comme ils veulent, mais au moins tout le monde connaitra les regles du jeu. Bravo, Nejib et bonne chance.
PS: On a une connaissance commune :-) J'espere te rencontrer cet ete pendant les vacances et bonne chance.

Anonyme said...

SALUT NEJIB

jai bien eu ton message. Non, lhiver nest pas trop rude,c le bonheur total... aux frais de lours blanc...).;(
Le probleme de piratage en
tunisie ? la cause ? trop facile ; ca sappelle la negation de soi.

cordialementéééééééé

Unknown said...

u got my full support my friend !

Dharma17 said...

Pour arréter que l'on pirate il faudrait d'abord qu'il y ait des films plus intéressants au ciné à Tunis et qu'ils arrivent plus tot.On nous sert que les films américains ou français qui ont cartonné box office..les films intelligents sont rarissimes!

Mais c'est vraiment avec Kahloucha que j'ai réalisé à quel point le piratage d'un film d'auteur était quelque chose d'honteux,la scène où Kahloucha réalise qu'on peut facilement lui voler son oeuvre est vraiment percutante,cette scène devrait etre utilisée comme publicité;)

Bravo pour votre film ,je me suis régalée!!!

Anonyme said...

bonjour,
Je voulais savoir si le film allait passer à Paris...
merci

nejib belkadhi said...

@samsoum : Ben génial, passe le bonjour à l'ami(e) en commun. Et marhba bik.
@pandora : le film a été vendu à ARTE et la sortie française est en train d'être goupillée. Dès que j'ai les dates, je vous en informerai.
@Skywalker : je vais voir ton film le plus tôt possible. mon feedback sur ton mail, c'est quoi déjà?
@cold pizza : hi boy! and have a bud in lower east side for me! cheers!

Unknown said...

@ nejib

ah mon mail : medarbi.soualhia@gmail.com

et aussi : med.arbi@gnet.tn

best regards amigo

Anonyme said...

Mesdames et messieurs, vous assistez en live à une scène typiquement tunisienne i9ouloulha: ettal7iss ;)

Anonyme said...

Tout d'abord j'ai adoré le film, et je précise que je l'ai vu à l'occasion du JCC:)
Je suis complètement d'accord avec cette bataille que vous menez, mais seulement si ca s'applique aux films Tunisiens kahaw! Bah oui, il faut bien encourager le film Tunisien, mais laissez nous acheter un film étranger à 1d, on n'a pas les moyens de l'acheter plus cher!

Anonyme said...

http://tunisie-harakati.mylivepage.com

Je suis aussi O.K pour ce film.
J'aurai bien voulu que l'on en face un sur le thème de l'injustice en Tunisie, il aurait été super qu'il reprenne pour cette occasion la vie de Sameh Harakati.

Anonyme said...

In my opinion the theme is rather interesting. I suggest all to take part in discussion more actively.

Anonyme said...

You are mistaken. I suggest it to discuss. Write to me in PM.

Anonyme said...

I can not participate now in discussion - there is no free time. But I will return - I will necessarily write that I think.

Anonyme said...

I apologise, but, in my opinion, you are not right. Write to me in PM, we will talk.

price per head casino said...

Well this is my first visit. Great stuff over the blog. Illustration has something special and I think we can't avoid this kind of initiative.